Je suis Béatrice, Roannaise de naissance. De mes premières années sur ma terre natale, il me reste de nombreuses escapades avec mes copains. A cette époque nous avions de la chance, il était encore admis de vadrouiller loin de la surveillance immédiate de nos parents. J’étais une petite fille du dehors, dynamique, sportive, curieuse. J’en garde des souvenirs colorés, plein d’aventures, de découvertes, de jeux, de cabanes, d’histoires imaginées, de nuits sous tente… Mes premiers liens avec le vivant sont là !

Plus tard, études oblige, c’est la grande ville, Lyon, qui m’accueille dans un fracas de bruits, de gens, de vitesse, de travaux, de stress. Je poursuis mes études de commerce international et de développement. Je m’accoutume pendant sept ans puis un jour c’est trop ! J’ai besoin de retrouver le calme, le lien avec l’environnement, de changer d’horizon.

Alors en 2008 c’est la Corse qui m’accueille. Quel changement ! Encore aujourd’hui je me répète souvent que je n’ai jamais rien vu de plus beau. De jour en jour je m’émerveille : je découvre la vie au bord de la mer, ses couleurs, ses lumières, ses paysages… Je marche beaucoup et m’intéresse à toutes les formes vivantes que je côtoie. Je garde des milliers d’images dans ma tête et mon cœur et la certitude que cette expérience est le point de départ de mon nouveau cap professionnel.

En 2014 je quitte la Corse pour une autre magnifique région, l’Ardèche. Je reprends mes études pour me rapprocher de mes vrais appétits. Tout en découvrant les multiples visages de cette région qui me fascine, je suis une formation au domaine du Pradel en Promotion du Patrimoine Territorial. Puis, l’envie d’accompagner des publics et d’approfondir mes connaissances en environnement me poussent à poursuivre avec un BPJEPS activités de randonnée et un BPJEPS éducation à l’environnement et au développement durable.

En 2016, je goûte à mes premières fonctions d’éducatrice environnement. Le lien au dehors, au vivant me nourris et je me délecte d’apprendre et de transmettre.

En 2020, outre le confinement généralisé, je vis une expérience de maladie grave. Un double coup d’arrêt à mes pratiques. Je ne peux quasiment plus marcher. Je continue d’aller dehors, j’en ai besoin mais je ne randonne plus. Je médite, je contemple, j’écoute, je m’adresse aux arbres… Mon lien de fascination et d’amour pour le vivant s’approfondit et mes perceptions s’affinent. Je sens profondément que ces nouvelles manières d’être au contact du vivant me nourrissent et me soutiennent intensément dans mon parcours de guérison. Physiquement, psychologiquement et émotionnellement je me sens beaucoup mieux. Après les soins, je retrouve petit à petit la capacité de marcher mais je sens que quelque chose à changer dans mon approche et mon envie de transmettre.

C’est ainsi qu’en 2022, je vais rencontrer le Shinrin Yoku et Bernadette Rey, formatrice et présidente de INFOM Canada. Et quelles rencontres ! C’est une révélation ! Je retrouve le plaisir d’être dehors mais avec lenteur et conscience. Guidée par les sens, chaque pas, chaque rencontre avec le vivant est un cadeau, une poésie. Cette pratique m’émeut et me touche au cœur dans une sensibilité profonde. Elle me ramène à la source de vie et m’apprends à me rappeler d’où je viens, qui je suis. Le Shinrin Yoku me reconnecte à cette fabuleuse toile de Vie à laquelle nous appartenons et dans laquelle chaque être vivant est absolument unique et important. Les autres qu’humains ne jugent pas, et, parmi le vivant je peux être qui je suis vraiment… Je goûte à tellement de bienfaits, de joie, de bien-être…

Après un an de formation et d’accompagnement, je suis heureuse d’être aujourd’hui guide certifiée en Shinrin Yoku. Quel cadeau ! Je me sens investie d’une si belle pratique, tellement porteuse de sens. Je ne me considère pas comme une thérapeute mais comme une passeuse, une créatrice de liens. Humblement, j’ai envie de porter la voix de la vie, d’encourager les liens sensibles, intimes et profonds avec les autres qu’humains mais aussi entre nous humains. Dans les multiples crises que notre société connaît, le Shinrin Yoku est pour moi une voie d’espoir actif tant il regorge de potentiels de prises de conscience et de changements profonds. C’est tout ça que j’ai envie de partager avec vous aujourd’hui, de cœur à cœur.